Association Cochenko – Saint-Denis (93)
Le collectif Cochenko propose une « expertise sensible » de l’environnement sonore des quartiers Joliot-Curie, Bel-Air et Franc Moisin à Saint-Denis. De septembre à novembre 2009, des balades urbaines, des ateliers de création sonore et plastique sont menés avec des habitants. Ces ateliers ont fait l’objet d’une restitution publique le 14 novembre 2009 à Saint-Denis, l’occasion d’exposer des « paysages sonores » et de faire entendre les paroles d’habitants dans un parcours sonore et visuel.
Le dernier projet, mené en 2008 sur ce quartier par le collectif Cochenko, a permis de mettre en évidence l’importance des nuisances sonores qui renforcent le cloisonnement du territoire. En travaillant sur les parcours quotidiens, les habitants ont signifié l’omniprésence d’axes de circulation, notamment, associés aux bruits subis. A l’issue de cette action, travailler sur la question de l’environnement sonore est apparu primordiale.
Partant de ce constat d’un environnement sonore vécu négativement, le projet « Emission urbaine » a consisté à écouter la ville, en redonnant de l’attention au quotidien au travers de questionnements sur les trajets que l’on ne voit plus et sur les sons que l’on n’entend plus par habitude.
La volonté de donner une lecture positive du territoire sonore s’est articulée autour des objectifs suivants :
> Recycler le son de la ville : Réflexions sur la « bande passante urbaine » et captations sonores.
> Créer du lien : Favoriser le dialogue entre des quartiers voisins. Par l’écoute, comprendre comment le sonore conditionne les comportements individuels ou collectifs.
> Ecouter se raconter un territoire par ses habitants : créer de la transmission orale liée à l’environnement sonore urbain, notamment autour de la mémoire des lieux et du tissu social et humain.
> Expérimenter son environnement proche : renouer avec des lieux particuliers connus, les écouter de façon renouvelée voire réenchantée, et partir à la découverte d’expériences d’écoute qui donnent du relief au vécu sonore.
> Devenir le chef d’orchestre de son environnement en faisant passer l’appréciation du bon comme du mauvais devant la réaction et le rejet. S’approprier l’espace sonore par des choix et une conscience affutée, pour recomposer sa pratique sonore du territoire.
> Mêler les pratiques artistiques professionnelles et la création amateur locale : Se réapproprier le sonore par la technique (prise son) et la création (radio, musique) avec le regard et le soutien de professionnels.